Des noces de cristal pour Éco Entreprises Québec

La petite histoire du bac de récupération au Québec

Saviez-vous que l’histoire de la récupération remonte à aussi loin que 3000 ans av. J.-C.? En effet, c’est lors de cette période que l’on a découvert qu’il était possible de fondre des objets en métal usagés pour en fabriquer de nouveaux.

Évidemment, l’adoption de lois et de règlements sur la récupération s’est faite beaucoup plus tard au Québec (petit scoop : c’était en 1978).  Faisons un tour d’horizon de l’histoire de notre bac de récupération québécois.

Le début des débuts 

Nous sommes en 1970 et on commence tout juste à parler de récupération. Comme ce n’est pas chose courante, on voit l’implantation de la récupération par apport volontaire. Normand Maurice, connu comme « le père de la récupération au Québec » devient alors la figure associée à ce système. C’est aussi dans ces années que naît Récupération Bois-Francs à Victoriaville. Cette organisation a bénéficié du programme PARFAIR, administré par la direction de la Récupération et du Recyclage du ministère de l’Environnement de l’époque. Ce programme a d’ailleurs contribué à l’implantation de plusieurs centres de tri et, par le fait même, aux premières expériences de collecte sélective, ce qui a mené, en 1978, au tout premier Règlement sur les déchets solides.

Fun fact : le petit logo triangulaire que l’on associe au recyclage, le ruban Möbius, est officiellement devenu le sigle de la récupération au Québec en 1970.

Les années 1980 et 1990 : transition au monde municipal

Dans les années 1980-1990, les municipalités commencent à implanter plusieurs types de programmes de collecte de déchets : recyclables, domestiques, dangereux, etc.

Voici quelques moments forts :

1984 : Implantation du premier programme de consignation des contenants. À noter que la consigne sur les bouteilles de bière a été instaurée par l’industrie brassicole il y a plus de 200 ans au Québec!  

1987 : Yolande Massé, conseillère municipale de Lasalle, implante le premier programme municipal de collecte sélective au Québec.

1989 : On dit bonjour à la première Politique de gestion intégrée des déchets solides, à l’adoption de la hiérarchie des 3RV-E et à la toute première collecte sélective dans l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, le 10 avril. Collecte sélective Québec, l’ancêtre de Éco Entreprises Québec (ÉEQ), verra le jour cette même année.

1990 : Naissance de RECYC-QUÉBEC, la société d’État qui fédère les différents intervenants de la gestion des matières résiduelles.

1996 : Tenue d’une audience générique par le BAPE sur la gestion des déchets au Québec.

Les années 2000 : la décennie des premières

Les centres de tri sont modernisés entre autres avec l’apparition des lignes de tri automatisées pour les contenants et les fibres. Les camions passent de la collecte manuelle à la collecte automatisée avec des bacs de 360 litres munis de roues.

En 2005, Éco Entreprises Québec voit officiellement le jour avec la signature de sa première entente d’agrément. L’année suivante, l’organisation signe la première entente sur les coûts nets des services municipaux de la collecte sélective, remplaçant ainsi Collecte sélective Québec.

L’année 2007 aura été exceptionnelle pour la gestion des matières résiduelles au Québec avec la toute première entente sur les Tarifs (2005 et 2006), qui vise à responsabiliser les entreprises mettant sur le marché des contenants et emballages quant à la fin de vie de leur matière. On crée également la Table pour la récupération hors foyer et on publie la première étude de caractérisation des matières résiduelles. La sensibilisation prend de plus en plus d’ampleur et ÉEQ participe au développement d’une première campagne pour sensibiliser les Québécois aux impacts positifs de la collecte sélective.

2008 à 2010 : les années de positionnement

ÉEQ se positionne comme optimisateur de la collecte sélective en mettant sur pied et/ou en participant à plusieurs initiatives d’envergure :

  • Guide des meilleures pratiques à l’intention des municipalités
  • Adhésion à la Chaire internationale en analyse du cycle de vie gérée par le CIRAIG
  • Adhésion au Life Cycle Initiative
  • Participation à l’élaboration du Code volontaire de bonnes pratiques sur l’utilisation des sacs d’emplettes dans le but de réduire la quantité de sacs d’emplettes distribués et éliminés au Québec
  • Partenaire du concours Production et Design Écodurables
  • Organisation d’une journée technique sur les bonnes pratiques de collecte sélective destinée exclusivement aux représentants municipaux
  • Symposium sur la production et la consommation responsable : Produire et consommer autrement
  • Programme de reconnaissance des emballages responsables
  • Création des fiches techniques sur les matières problématiques
  • Mise en place d’un nouveau système de déclaration, ÉCO-D
  • Naissance du premier crédit pour contenu recyclé en Amérique du Nord

 

De 2010 à aujourd’hui : ÉEQ, une organisation en plein essor

En 2011, on publie le premier Code volontaire pour l’optimisation des contenants, emballages et imprimés (CEI). Une campagne d’envergure, Récupérer c’est recréer, est également déployée et on assiste à un record de récupération – 94 % des bouteilles de vin et de spiritueux sont récupérées. ÉEQ signe également sa deuxième entente d’agrément et on découvre le premier modèle québécois d’allocation des coûts par activités de la collecte sélective (ACA).  ÉEQ est alors le seul organisme canadien responsable du financement de la collecte sélective à offrir un crédit pour reconnaitre l’intégration de contenu recyclé dans la fabrication des imprimés. En 2013, le Québec récupère plus de 700 000 tonnes de matières recyclables et évite l’émission de 275 000 tonnes de CO2. Le premier portail d’optimisation d’emballages au Canada voit le jour : c’est la naissance d’OptimEco (complètement revisité cette année, prenez en connaissance ici).

À noter que le régime de compensation de ÉEQ est l’un des plus exigeants en Amérique du Nord puisque 100 % des coûts nets de la collecte sélective municipale sont compensés par les entreprises. L’organisation devient également partenaire de PAC NEXT, une initiative de l’Association de l’emballage du Canada.

ÉEQ gagne en 2014 le Prix Novae de l’entreprise citoyenne dans la catégorie Innovation pour son site OptimEco. Elle crée également le programme Ambassadeurs de la collecte sélective, en partenariat avec le Regroupement des maisons des jeunes du Québec, afin de sensibiliser les citoyens à la récupération hors foyer et à inciter les municipalités à investir dans des équipements de récupération. L’organisation revoit son modèle d’affaires et met sur pied le comité multipartite des représentants et des partenaires du Régime de compensation.  

2015 marque le premier forum québécois sur l’optimisation de la collecte sélective Matière à solutions. Notre PDG, Maryse Vermette, copréside le comité-conseil sur les matières résiduelles du ministre de l’Environnement et, cette même année, la direction du Service aux municipalités voit le jour chez ÉEQ.

En 2016, on reconnait que la collecte sélective est un exemple éloquent d’économie circulaire et de développement durable et on atteint la marque d’un milliard de dollars versés aux municipalités pour la compensation de la collecte sélective depuis 2005. La quantité de matière récupérée augmente encore cette année avec l’équivalent de 40 fois le volume du stade olympique de Montréal et 1 800 000 tonnes de GES auront été évitées. Vingt-quatre centres de tri sont actifs au Québec et la récupération hors foyer est en hausse.

L’année 2017 est teintée par l’amplification de la crise du recyclage, le CA de ÉEQ adopte un nouveau modèle organisationnel et ÉEQ publie, en collaboration avec le département de design graphique de l’UQAM, l’ouvrage bilingue Avons-nous besoin d’un autre emballage?

En 2018, la collecte sélective dessert 99 % des foyers du Québec, ce qui équivaut à 3,5 millions de portes. Cette année-là :

  • Premier atelier sur les meilleures pratiques aux 10 plus grandes villes du Québec;
  • Les bureaux de ÉEQ sont repensés et rénovés avec des écomatériaux issus de la collecte sélective québécoise;
  • ÉEQ devient partenaire de la première étude sur l’économie circulaire au Québec, qui est réalisée par les experts de l’Institut EDDEC et le Groupe de recherche en gestion et mondialisation de la technologie (GMT) de Polytechnique Montréal pour une transition vers une économie plus verte;
  • ÉEQ coorganise avec son homologue français, Citeo, le Forum Solutions plastiques.

En 2019, ÉEQ continue de communiquer auprès des entreprises contributrices et des acteurs du système de collecte sélective :

  • Élaboration d’une nouvelle section sur le site Web pour une déclaration facilitée;
  • 8 000 communications directes avec les entreprises;
  • Plus de 425 participants à divers webinaires;
  • Plus de 25 projets d’accompagnement municipal;
  • 18 rencontres et événements;
  • Plus de 50 entreprises accompagnées en écoconception d’emballages.

On dévoile également le tant attendu bilan du Plan Verre ainsi que le Plan Écoconception et économie circulaire de ÉEQ, qui lui, est une première Nord-Américaine.

On clôt finalement l’année 2020 avec plusieurs accomplissements et une nouvelle attendue depuis plus de 10 ans par l’industrie de la récupération et du recyclage, soit l’annonce, par le gouvernement du Québec, de la modernisation de la collecte sélective en février, suivie du dépôt de son projet de loi en septembre dernier.

Une nouvelle ère s’annonce pour son industrie et ÉEQ est heureux de poursuivre cette transformation majeure de la collecte sélective québécoise avec ses partenaires!